i don't wanna be the one who ruins us. (ceera)

Meera ne savait pas si le sang qui la recouvrait presque en totalité était le sien. Ses mains en étaient recouvertes, son côté gauche était irradié d'une douleur insoutenable, ses cheveux étaient collés par le sang qui séchait déjà, elle parvenait à peine à marcher tant sa cheville brûlait, et le liquide vital laissait un goût métallique dans sa bouche. La fontaine d'eau dans laquelle elle s'était assise difficilement n'avait fait que l'engourdir un peu plus. Meera avait froid, légèrement tremblante, la douleur pulsait dans sa pommette, brûlait dans chacun de ses muscles, et elle avait l'impression que des milliers d'aiguilles voyageaient dans ses veines. Chaque pas lui coupait la respiration, la jeune femme étant presque certaine que certaines de ses côtes étaient brisées. Elle se traînait plus qu'elle ne marchait, pitoyable. Les rares personnes qu'elle avait croisées avaient changé de trottoir – il fallait dire que Meera faisait peine à voir. Elle fulminait, le regard dur, les dents serrés pour ne pas gémir à cause de la douleur, son t-shirt sombre déchiré à plusieurs endroits, son jean troué et imbibé de sang. A mi-chemin de son immeuble, la brune dut s'appuyer contre un mur, incapable d'avancer plus, la douleur effaçant le reste de ses sens, et le goût du sang s'accentuant dans sa bouche. Elle ne savait pas depuis combien de temps elle se tenait là, les images de sa nuit repassant dans sa tête, la réalisation l'atteignant peu à peu, se frayant un chemin dans le brouillard de souffrance et d'hébétude qui avait envahi Meera. Un frisson l'agita brutalement, et la fille de Poséidon se remit en marche, son regard agressif et déterminé se posant sur le chemin qu'il lui restait à faire.
Atteindre la porte de son appartement dura une éternité, ou peut-être une seconde. Elle ne savait plus. Poser la main sur la poignée suffit à lui tirer une grimace qu'elle prit le temps d'effacer avant d'entrer, repérant la lumière dans le salon. Korra devait être là, mais elle ne poserait pas de questions. Meera referma la porte en laissant de nettes empreintes ensanglantées sur la poignée, son souffle devenu herratique. Elle resta un moment debout, l'épaule contre la porte, reprenant sa respiration par à-coups, canalisant la douleur pour pouvoir accueillir la nouvelle vague qui allait l'envahir dès qu'elle se remettrait à marcher. Trouver de quoi se soigner allait être un cauchemar, et demander de l'aide à Korra n'avait jamais été une option. Chacune vivait sa vie, et ne se préoccupait pas de l'autre, c'était le serment qu'elles avaient prononcé silencieusement à l'instant où elles s'étaient décidées à vivre dans le même appartement. Elle visualisait le trajet, refoulant la nausée qui lui montait dans la gorge pour l'étouffer un peu plus à chaque inspiration. Après un instant de flottement, Meera se redressa, émit un petit son douloureux, et se remit en marche.

Entrant dans le salon, la partisane s'effondra contre le dossier du canapé, se rattrapant de justesse, et leva les yeux juste à temps pour voir Cara lever les yeux de son ordinateur, sourire aux lèvres, roulée en boule dans un fauteuil – son fauteuil, à vrai dire, étant toujours lovée dedans comme un gros chat. Son sourire s'évanouit si rapidement que Meera pensa une seconde l'avoir imaginé – elle connaissait son sourire par cœur. Se relevant péniblement, Meera observa un moment Cara, son corps engourdi incapable de réagir.  Elle avait mal, tellement, tellement mal. Elle n'avait jamais autant souffert, pas même quand elle était morte quatre cent ans auparavant, pas même quand elle s'entraînait avec Scott et Cameron et qu'ils ne démontraient aucune pitié et aucune retenue dans leurs coups. Réalisant qu'elle avait été ailleurs pendant quelques instants, Meera reporta son attention sur sa situation actuelle, pour découvrir qu'elle était affalée contre le canapé à nouveau, et prit le temps de se relever pour regarder Cara. Est-ce qu'elle avait toujours été si proche, ou s'était-elle avancée ? Elle avait peut-être parlé. Meera n'avait rien écouté, rien entendu, rien suivi. Sa bouche donnait l'impression d'être en plomb quand elle dévisagea Cara, son regard glissant lentement sur elle pour se verrouiller sur le regard brun qui était planté sur elle. Quand Meera parla, les mots lui parurent prononcés par quelqu'un d'autre, vides d'émotions et juste... là.  « J'ai tué Alesya. » Ses paroles retombèrent dans le silence, alors que Meera se les répétait mentalement, encore, encore, encore... Elle commençait à peine à réaliser ce que cela impliquait. Alesya n'était plus, elle était morte de sa main. Encore un nom à ajouter à la longue liste de ceux qui avaient été victimes de la partisane. Quand elle se concentra sur Cara à nouveau, son était différent, plus clair, plus sûr. « Je suis libre. » murmura-t-elle comme si ce fait venait tout juste de la frapper. « Je... Plus rien ne m'oblige... » Elle ne termina pas sa phrase, sous le choc. Elle avait mal, trop mal. Elle avait envie de s'allonger et de s'endormir, consciente que si elle mettait cette idée à exécution, Meera ne se réveillerait probablement pas.

Comme tous les soirs, Meera était partie. Et comme tous les soirs, Cara était la jeune femme la plus inquiète du monde. C'était la même rengaine à chaque fois : elles étaient chez la fille de Poséidon, rigolaient, parlaient.. Bref, elles passaient du bon temps ensemble, et toujours, à un moment de la soirée, Meera recevait un message. Qu'est-ce qu'il disait ? Cara n'en avait absolument aucune idée. Ce qu'elle savait en revanche, c'est qu'il faisait s'en aller Meera. Tous les soirs, elle trouvait une excuse bidon pour s'en aller et revenait quelques heures plus tard, généralement alors que Cara était déjà partie dormir. C'était devenu une habitude qui déplaisait fortement à la fille d'Hermès.

Pourquoi ? Pourquoi pas, d'abord. Elle aimait Meera plus que tout au monde. Et New York n'a jamais été la ville la plus sure au monde. Surtout pas le soir. Et s'il lui arrivait quelque chose ? C'était la question que se posait Cara tous les soirs. Elle s'imaginait quelque fois se réveiller dans la chambre de Meera sans l'apercevoir à ses côtés. Cette pensée la terrifiait. Evidemment, elle n'en montrait rien. Elle blaguait à propos de ça plus qu'autre chose. Elle rigolait devant Meera, en lui déclarant qu'elle devait probablement une agent du FBI ( ou de l'agence du Swag ) pour devoir s'en aller tous les soirs, comme ça. Oh, qu'est-ce qu'elle lui en avait sortie, des vannes, comme ça, à la fille de Poésidon.

Tu me trompes, c'est ça ?

Evidemment, Cara ne savait pas ce que faisait réellement Meera, lorsqu'elle était absente. Elle avait déjà tenté de lui demander. Mais la fille de Poséidon avait éludé la question sans y répondre clairement. Cara n'en était pas vexée. Absolument pas. Elle s'inquiétait, plus qu'autre chose. Quand elles se voyaient le lendemain, il arrivait que Meera soit couverte de contusions. Et pourtant, elle ne disait rien. Elle n'en parlait pas. Cara avait toujours fait comme si de rien n'était, car elle sentait que le sujet était très sensible. Et que de toutes façons, elle n'aurait pas de réponses si elle osait poser une question. Mais si elle apprenait un jour que quelqu'un, quelqu'un faisait du mal à Meera, elle savait qu'elle ne répondrait plus de ses actes. Qu'elle irait péter la gueule à ce connard en quatrième vitesse. Littéralement.

Allez avoue, t'es comme Hannah Montana, t'as une double-vie et là tu dois aller à un concert où tu vas chanter.

Ce soir-là avait été malheureusement un soir comme les autres. Meera était partie. Cara, par anticipation, avait donc pris son ordinateur, et une fois sa copine partie, avait commencé à jouer à l'un de ses jeux-vidéos préférés : Smite. Elle n'avait pas vu le temps passer. Elle enchaînait les parties, en tentant de ne pas trop penser à Meera. Et avant qu'elle ne puisse le réaliser, elle entendit un bruit sourd et la porte claquer. Rassurée, elle se permit un sourire, et tourna la tête vers la porte.

Le sourire de Cara s'effaça aussi vite qu'il s'était formé. Meera était bien là. Mais elle était complètementensanglantée. La fille d'Hermès la regarda avec des yeux ronds, et sans hésiter très longtemps, se précipita vers la brune. Elle murmura quelque chose comme " Meera, mon dieu.. " elle planta son regard dans celui de Meera. Beaucoup trop inquiète pour penser à faire quoique ce soit de logique, comme soigner sa copine ou quelque chose du genre, elle soutint simplement Meera avant qu'elle ne tombe. Cara avait les larmes aux yeux.  

- Mais qu'est-ce qu'il s'est passé ? dit-elle, en bégayant.

Si t'es Daredevil promis tu peux me faire confiance, j'dirais rien.

À L'AGENT LAROUSSE : je suis désolée j'étais sure d'avoir posté ma réponse, mais elle était restée dans les méandres de mon ordinateur, manifestement.. DU COUP VOILÀ :lov: j'espère que ça te plait, t'es pas obligée de répondre si tu te sens paaaas ! Et si tu veux tu peux dire dans ton post que Cara se décide à la soigner après un peu de temps de réflexion. Genre qu'elle lui file de l'ambroisie / nectar, ou whatevs :lov: ou je peux MÊME changer mon post s'il te convient pas ( je réponds au liper un de ces 4 si t'es toujours motivée :lov: )

EDIT : IL Y A PAS LE SMILEY :lov: ET CA CRAINT COMPLETEMENT C'EST QUOI CE FORUM PUTAIN SERIEUX ???? DU PIPI DE MOUCHE ???!!!!