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 Parle moi (Chelsea)

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Agent Brice

Agent Brice


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MessageSujet: Parle moi (Chelsea)   Parle moi (Chelsea) EmptyJeu 17 Sep - 16:49

Alexei fixait la lumière qui pendait du plafond : simple bougie que les Hécate avaient enchantée pour qu'elle ne cesse jamais de briller, la flammèche diffusait dans le bungalow une lumière vacillante. Le russe avait beau de tourner et se retourner, fermer les yeux ou les garder ouverts, il n'arrivait pas à trouver le sommeil. Cette lumière l'empêchait de dormir et si on rajoutait la raison soudaine de sa présence, plonger dans les bras de Morphée était chose impossible. Il tourna la tête et ses yeux bleus se posèrent sur Chelsea, allongée sur la couchette d'à côté. Elle avait été la source de toutes ses préoccupations ces derniers temps, avant qu'Annabeth, Léo et lui n'arrivent à la retrouver, à Denver, bien loin de chez eux. Maintenant et bien … Il s'en faisait toujours pour elle, mais d'une autre manière. Elle lui paraissait plus fragile qu'avant et cette veilleuse dans le bungalow ne faisait que lui confirmer ses pensées. Il n'avait pas envie qu'elle devienne comme lui, quelqu'un d'autre de ce qu'il était à l'origine. Il voulait la garder comme elle était, la protéger du monde qui l'entourait. Elle avait survécu à des batailles, mais son kidnapping, sa détention et sa torture avaient laissé des traces chez la blonde. Il n'aimait pas ce qu'il était devenu, il n'arrivait pas à changer et tout comme chez sa sœur, cela avait commencé par des « petits trucs ». Il était loin de ce stade maintenant et paierait très cher pour y retourner. Maintenant c'était des questions, sans cesse des questions. Sur tout, sur lui, le monde, le destin, son père, son but. Plein de questions, pas de réponses. C'était aussi la mort, le retour à la vie, les dépressions, l'impression d'être mort. Mort moralement à défaut de physiquement. C’était les cauchemars, sans cesse, qui revenaient inlassablement, qui l’harcelaient, qui le laissaient gémissant, en sueur, empêtré dans ses draps avec des images horribles gravées sur les paupières. Alors il faisait n’importe quoi, des conneries, plein de conneries qui le laissaient parfois éreinté dans un endroit inconnu, mais qui lui permettaient d’échapper à la triste réalité des choses, à son monde cruel qu’il n’avait jamais voulu. Il se mettait inutilement en danger pour sortir de sa tête ses pensées noires et négatives qui l’empêcheraient de vivre s’il les écoutait. Il l’avait déjà fait, trop de fois. Mais elles étaient là, elles attendaient juste qu’il s’endorme pour prendre une autre forme, celle des songes et lui pourrir la vie quand il n’était pas réveillé. Alors il fuyait le sommeil, faisait tout pour y échapper. Il n’aimait pas le café et en avait ingurgité plus ces derniers jours que dans toute une vie. La quantité de pommes qu’il avait aussi mangées était phénoménale. Depuis que Chelsea était revenue, ses cauchemars ne la montraient plus morte ou en si mauvais état qu’Annabeth dans la ruelle où ils l’avaient retrouvée, mais comme lui, complètement paumée et dans une bulle de solitude qui la minait. Il y avait aussi les habituels évidemment, ceux qui revenaient toujours et qu’il connaissait par cœur sans pouvoir y faire face une fois endormi. Peut-être que c’était aussi pour ça qu’il n’arrivait pas à dormir. Trop de choses ne favorisaient pas cette activité. Pourtant il fallait bien qu’il se repose, ses micro-siestes ne lui permettaient ni de garder sa forme, ni une humeur passablement correcte. Il avait pris son courage à deux mains ce soir-là en se disant qu’une fois la chose faite, il serait débarrassé un certain temps. Comme une corvée. Mais il n’y arrivait pas. Son cerveau tournait à plein régime malgré son corps tombant de fatigue. La peur des songes lui serrait le ventre, son hyperactivité faisait tressauter nerveusement ses doigts et la vision de sa petite sœur lui tirait beaucoup de questions. Il n’en avait pas posé, aucune, attendant qu’elle en parle d’elle-même, sachant à quel point il était horrible de se faire forcer à dire quelque chose que l’on veut garder pour soit. Mais ça le taraudait, revenait sans cesse dans ses pensées, même quand il était occupé à faire quelque chose, surtout quand cela nécessitait de la concentration. Alors il foirait, échouait lamentablement, sentait la rage bouillir en lui et partait en colère sous les regards curieux ou furieux. Finalement, il craqua et se redressa sur sa couchette, prenant garde à ne pas s’assommer sur la couchette du dessus. Il n’éteignit pas la bougie, parce qu’il savait très bien que cela ne l’aiderait pas à trouver le sommeil et parce qu’il ne savait pas si Chelsea percevait la lumière dans son sommeil. Inutile de la réveiller pour lui … Il enfila un sweat et un jean avant de sortir pieds nus sur le parvis du Bungalow. S’asseyant sur les marches, il se mit à contempler les étoiles et la Lune, attendant on ne sait quoi …

 
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Chelsea V. Falcoln

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MessageSujet: Re: Parle moi (Chelsea)   Parle moi (Chelsea) EmptyJeu 17 Sep - 17:35

Cela faisait un peu moins d'une semaine que Chelsea était rentrée à la colonie, mais elle avait l'impression qu'elle venait juste de ressortir de son cauchemar. Ce n'était pas cette petite chandelle sensée la rassurer qui l'aidait à se sentir mieux; la fille d'Apollon laissait croire aux autres qu'elle allait mieux, mais personne n'était dupe à son petit jeu. Si son corps avait fini par perdre toutes ses séquelles, sont esprit lui n'était pas intact. Loin de là. Quand elle fermait les yeux, elle avait l'impression d'être à nouveau plongée dans ce labyrinthe cauchemardesque; elle pouvait sentir ces mains passer son son tee-shirt pour effleurer sa peau, cette voix sombre lui susurrer des instructions, ces dagues qui sifflaient à ses oreilles alors qu'elle courrait pour sa vie. Quoi qu'elle dise, quoi qu'elle puisse tenter de faire paraître, Chelsea n'allait pas mieux. Pourrait-elle seulement un jour se remettre de ça? Pas complètement. La jeune fille n'avait parlé à personne de ce qu'elle avait eu à subir. Elle s'était murée dans un profond silence en ce qui avait concerné ses expériences, et si personne n'avait insisté elle avait pu déceler cette envie de savoir, surtout dans le regard de ses proches. Cependant, elle leur était reconnaissante de ne pas avoir cherché à la pousser à parler; elle ne s'en sentait vraiment pas la force. Pas encore. Si la blonde faisait ne serait-ce que dire un mot à ce sujet, elle pourrait en faire une crise de panique. Blottie sous ses draps, la demi-déesse ouvrit les yeux, la tête face au mur auquel était collé le lit double dans lequel elle dormait. Chelsea pouvait entendre les respirations paisibles d'un de ses frères autour d'elle; lui au moins pouvait dormir. Il ne savait pas la chance qu'il avait. Roulée en boule, la peau frissonnante, elle tentait tant bien que mal de trouver le sommeil, sans grand succès bien évidemment.

Quand Alexei et Léo étaient arrivées à Détroit pour la sortir de son cauchemar, Chelsea ne les avait d'abord pas reconnus et les avait repoussés, complètement paniquée à l'idée que son kidnappeur n'aie finalement changé d'avis et ne veuille à nouveau torturer son esprit. La violence et l'hystérie avec laquelle elle avait repoussé les deux garçons était loin de la douce jeune fille qu'elle était; elle-même ne se serait pas reconnue si on avait filmé la scène et qu'on la lui avait ensuite montrée. Cependant, après avoir reconnu les deux demi-dieux, à savoir son frère et son.. presque petit-ami dirons-nous, la fille d'Apollon les avait laissé approcher avec soulagement. Tremblante et terrorisée, couverte d'insectes et de cire encore chaude, le regard fond, les pupilles dilatées à leur maximum. La blonde avait dû avoir l'air d'une folle. Ah elle était belle la cheffe de bungalow, à être incapable de se défendre! Trop dure avec elle-même? Certainement, mais Chelsea l'avait toujours été. La demi-déesse se figea et se força à avoir une respiration tranquille, faisant semblant de dormir. Les paupières entr'ouvertes, elle parvint cependant à reconnaître la silhouette d'Alexei, qui quittait le bungalow. Il n'arrivait pas à dormir?

La fille d'Apollon ne se leva pas tout de suite. Depuis son retour, elle avait tout fait pour éviter de se retrouver toute seule face à Alexei, et Léo. Elle ne supportait pas leur regard. Ils faisaient tout pour masquer cette envie de savoir, mais elle, elle la voyait. Elle la voyait bien. Et ça la rendait malade, parce qu'elle aurait bien voulu tout leur raconter, mais elle n'y arrivait pas, c'était trop dur. Fixant le vide, les yeux à demi ouverts, elle resta silencieuse. Après de longues minutes d'hésitations, elle finit par rabattre la couverture, et posa silencieusement ses pieds sur le sol du bungalow. Sa peau entière frissonna, mais elle ne laissa rien paraître et se leva. Dans son tee-shirt quatre fois trop grand qui lui arrivait en dessous des genoux et lui servait de pyjama, la jeune fille ne paraissait que plus maigre encore. On aurait dit un squelette vivant tant elle n'avait que de la peau sur les os. Chelsea n'avait jamais été bien épaisse, mais là c'était un autre niveau de maigreur; c'était presque effrayant de la voir ainsi. Ses joues étaient creuses, et son sous cou on pouvait voir saillir les os de ses épaules.

La blonde suivit donc les pas de son frère, qui était dehors depuis de longues minutes déjà. A pas de loups, silencieuse et légère comme le vent, elle finit par se retrouver dehors elle aussi. Levant les yeux au ciel, elle laissa ses épaules s'affaisser d'un coup, avant de fixer le dos de son frère, sans savoir quoi dire. Elle avait été tellement heureuse de le revoir, et même si elle ne lui disait pas souvent elle l'aimait de tout son coeur. Alexei, c'était son grand frère, celui en qui elle avait une confiance presque aveugle; et pourtant, en cet instant précis, c'était celui qu'elle craignait le plus. Elle ne voulait pas voir ce regard encore une fois.
 
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Agent Brice

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MessageSujet: Re: Parle moi (Chelsea)   Parle moi (Chelsea) EmptyJeu 17 Sep - 18:23

Il resta là, à fixer la Lune, à attendre. A attendre d’avoir froid peut-être. A attendre un signe qui ne viendrait pas sans doute. Il ne savait pas vraiment. Ses pieds nus, froids, tapotaient silencieusement le bois des marches. Des petits nuages de buée s’élevaient à chaque respiration pour disparaitre presque aussitôt. Il était bien là, éloigné de son lit et de ce qu’il représentait. Il fixait l’astre lunaire, fixement, pour de temps en temps chercher une contestation avant de revenir poser ses yeux quelques secondes plus tard sur la grosse boule blanche qui semblait veiller sur la Terre. Enfin, « veiller » … C’était un grand mot, un bien grand mot même quand on savait que la Lune représentait Artémis. Artémis qui n’était pas une déesse connue pour être leur protectrice incontestée. La fille de Zeus et Léto oui, la sœur d’Apollon certes, mais pas une déesse qui ne décarcassait pour les maintenir en vie, eux les demi-dieux. On pouvait dire cela de tous les dieux en fait. Son père pour ne citer que lui l’avait laissé crever comme un chien sur le sable, seul. Il avait laissé sa fille seule elle aussi avec … Quelque chose. Les dieux, il aurait aimé leur faire un doigt et se casser, partir sur une autre planète, leur dire d’aller se faire foutre et tout plaquer. Prendre le peu de choses qu’il aimait et qui lui restaient pour reconstruire sa vie loin de ce cirque. Un sourire sarcastique étira ses lèvres à cette pensée puérile. La nuit était paisible et il aurait presque pu croire qu’il était un homme normal, dans une colonie normale, simple animateur de gamins normaux dans un monde normal. Il aurait pu croire tout ça et bien plus encore s’il se l’était permis. Chose qu’il ne fit pas. Inutile de rêver maintenant à des choses irréalisables qu’il n’aurait jamais comme il venait de le faire, il se ferait plus de mal que de bien. Et inutilement en plus, puisque s’il se faisait souffrir physiquement c’était pour échapper à la douleur mentale. Or, là il aurait celle qui fuyait … Stupide. Comme beaucoup de choses dans son monde. La vie lui paraissait inutile, risible, faite de beaucoup de souffrances pour peu de bonheur, de beaucoup de sacrifices pour peu de récompenses, de beaucoup d’efforts pour peu de repos. Elle n’avait aucun sens et sa (re)venue au monde était quelque chose qu’il ne comprenait pas. Il lui semblait avoir fait une énorme erreur, une erreur monumentale. Il lui semblait être une erreur. Un truc fait par erreur et qu’on laisse grandir en regardant les choses se faire, en se disant que ça finira bien par lâcher. Ouais, ça devait être ça, une boulette, une faute de parcours. Rien de grave, des choses comme lui, il en naissait plein depuis des siècles grâce aux dieux.

Il se serait giflé. Il faisait exactement l’inverse de ses résolutions. Il se faisait mal. Il connaissait ce sentiment de vide, le sentiment d’être trahi. Par il ne savait quoi … En fait si, il savait et il se haïssait pour ça. Ce n’était pas une de ces expressions toutes faites pour dire à quel point il s’en voulait, regrettait son erreur, non. Il se détestait vraiment. Pour beaucoup de choses, on aurait pu en faire toute une liste, mais là, maintenant, ce serait pour avoir eu la naïveté de croire jusqu’au bout, jusqu’à son dernier souffle (malheureusement dans tous les sens du terme) qu’Apollon pouvait le sauver. Autant de lui-même que de cette guerre. De sa tendance à l’autodestruction et à sa malchance sur les champs de bataille. Évidemment, il s’était trompé, en avait eu la preuve, mais il se sentait trahi quand même. Pensées de gamin qui cherche l’attention d’un parent désespérément absent. C’était ça, exactement ça.

Chelsea vint le rejoindre à ses côtés, derrière lui (qui ça pouvait être d'autre ?) et il ne la regarda pas tout de suite, sachant bien que s’il posait son regard sur elle, la jalousie percerait ses yeux. Il l’enviait, parce qu’elle avait rencontré leur père d’une manière convenable, en de bons termes. Parce qu’elle réussissait à faire abstraction de l’absence de leur paternel, à avancer, à vivre avec quand lui ressassait les choses, encore et encore … Oui, il avait le malheur de l’envier en ce moment précis de la nuit, quand elle avait besoin de lui. Nouvelle gifle mentale. Il finit par poser des yeux neutres sur elle en se retournant et fronça les sourcils en s’apercevant que sa tenue était … légère. Elle devait être glacée.
- Tu vas attraper la crève.
Il se savait peu subtil, mais pensa quand même Bravo, tu es le roi pour mettre à l’aise. Tu veux la pousser au suicide ou quoi ?. Après quelques secondes, gêné, il finit par lâcher :
- Désolé.
Nouveau silence.
- C’est juste que … Laisse tomber.
Il se leva rapidement pour aller chercher une couverture qu’il jeta sur les épaules frêles de sa sœur. Trop frêles, leur vision lui coûtait. Les voir le mettait en colère, lui donnait envie d’hurler son impuissance, son incapacité à la protéger, à la soulager du fardeau qu’elle portait seule.
- Il faut que tu dormes. Ça ira mieux demain.
Le beau mensonge ! Il en avait plein en stock, des préconçus, ceux qu’on lui avait sorti après la Libération, quand il s’était enterré tout seul dans sa propre tombe morale. Ceux-là mêmes auxquels il répondait d’un regard furieux et haineux. Il détestait le monde entier à cette époque et ce devait encore être le cas.


 
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Chelsea V. Falcoln

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MessageSujet: Re: Parle moi (Chelsea)   Parle moi (Chelsea) EmptyJeu 17 Sep - 20:52

Pendant un long moment, Chelsea resta debout derrière Alexei a fixer son dos, sans vraiment oser s'approcher plus que ça. Sa peau était frémissante, la fraîcheur de la nuit lui donnait froid, mais elle n'y faisait pas attention. Tout ce qu'elle voulait, c'était ressentir autre chose que ce vide, cette angoisse omniprésente. Et tous ces ténèbres autour d'elle ne faisaient que l'enfoncer encore un peu plus dans son cauchemar. Finalement, Alexei finit par remarquer sa présence; il se tourna vers elle et, après avoir vu sa tenue, ils fronça les sourcils (du moins, c'est ce qu'elle crut discerner dans la pénombre) et lui lança;« Tu vas attraper la crève. » Un sourire, plus proche d'un rictus à vrai dire, s'étira sur la visage creux et amaigri de la blonde, qui grelottait mais gardait la tête haute. Son tee-shirt flottait autour d'elle comme une bouée trop grande, mais elle s'en fichait bien. D'un air désinvolte elle rétorqua du tac au tac; « Tant pis. » Et puis plus rien. Il n'y avait qu'eux, perdus dans la nuit sombre et froide; dire que la fille du dieu de la médecine et de arts avait redouté cette confrontation depuis son retour était un euphémisme.

Il y eut un silence gêné, avant que son frère ne lui réponde; « Désolé. » Sans le regarder, la jeune fille se contenta de fixer la lune au loin, sans laisser quoi que ce soit paraître dans son regard éteint et légèrement teinté d'une crainte mystérieuse. Comme si elle était terrorisée à l'idée que son kidnappeur ne sorte de derrière le bungalow des Arès et ne l'emmène encore une fois; à cette pensée, elle frissonna d'horreur. « C’est juste que … Laisse tomber. » Une nouvelle fois, la blonde ne répondit pas. Laisser tomber? Très bien, elle ferait comme s'il n'avait rien dit. Ce qui était dit était dit de toute façon; et ce n'était pas comme si elle craignait de tomber malade. Alexei se leva pour rentrer dans le bungalow; Chelsea suivit son déplacement du regard, et le remercia brièvement quand il lui posa délicatement une couverture sur ses épaules devenues encore plus frêles et squelettiques. « Il faut que tu dormes. Ça ira mieux demain. » Sans prévenir, elle plongea son regard dans celui de son frère, retrouvant un éclair de lucidité dans ses pensées entremêlées. Elle le fixa ainsi un long moment avant de laisser tomber tranquillement, d'une voix qui semblait ensommeillée; « C'est faux, tu le sais. » Réprimant un bâillement, la demi-déesse alla s'asseoir à son tour sur les escaliers du perron et appuya sa tête sur la barrière de sorte à pouvoir garder l'oeil sur son frère. « Toi tu devrais dormir. T'as une sale tête.  » Un faux sourire amusé se dessina sur ses lèvres. Elle faisait semblant d'avoir gardé un peu de son mordant, mais il était facile de voir que tout n'était qu'une façade un peu trop fragile pour être crédible. Elle n'avait pas le coeur à jouer le jeu.

Emmitouflée dans la couverture que lui avait apporté son frère, Chelsea finit par détourner le regard et lui tourner le dos, levant les yeux vers le ciel. Pendant son enfermement, elle s'était longtemps demandé pourquoi son père n'avait rien fait, pourquoi il ne lui avait apporté aucune aide; il disait qu'il l'aimait, qu'il tenait à elle, mais il avait certainement dû observer de là-haut toutes ces horreurs qu'elle avait dû subir. Un frisson de dégoût la saisit quand elle repensa à cet instant humiliant où son agresseur lui avait touché la poitrine. Jamais elle n'avait autant eu envie de tuer quelqu'un, jamais elle n'avait autant souhaité pouvoir égorger elle-même quelqu'un. Laissant échapper un léger soupir entre ses lèvres, elle resserra un peu plus la couverture autour d'elle, sans quitter le ciel des yeux.
 
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MessageSujet: Re: Parle moi (Chelsea)   Parle moi (Chelsea) EmptyDim 27 Sep - 13:39

- C'est faux, tu le sais.
Oui, il le savait, parce qu’il l’avait vécu. Parce qu’il le vivait aussi. Dormir, ça ne lui apportait rien à lui et ça n’apporterait sans doute pas grand-chose à Chelsea non plus.
- Toi tu devrais dormir. T'as une sale tête.
Le nombre de fois où on lui avait sorti ça, il ne les comptait même plus, il y était habitué. Mais cette phrase lui rappelait ses coups-durs, encore et encore, qui ne semblaient pas s’arrêter, qui ne voulaient pas le laisser tranquille, qui faisait de sa vie une peur perpétuelle et omniprésente. La dernière fois qu’il avait dormi tranquille, paisible et heureux remontait à loin, bien trop loin. Il n’avait même pas envie d’y penser, de déterminer quelle nuit avait été la dernière vrai nuit. Ca lui rappellerait sans aucun doute ce qu’il avait quitté, ce qu’on lui avait arraché de force, les pseudos sacrifices qu’il avait faits pour rester en vie et l’homme qu’il était alors. Rien de bon à faire remonter à la surface. Il fixa le dos de Chelsea qui était allée s’asseoir sur le perron un petit moment, silencieux. Les deux premiers mots qu’elle avait prononcés tournaient dans sa tête, amers. « Tant pis ». Il avait eu l’impression qu’ils n’étaient pas sortis de sa bouche, mais de celle d’une autre. Il avait l’impression qu’on lui avait pris sa sœur et qu’on lui avait remis une copie triste, morne, pâle. Pas Chelsea quoi … Après de nouvelles secondes qui passèrent lentement, il vint s’asseoir à côté de la blonde, de l’autre côté des escaliers, en silence. Il avait réfléchi à bien des manières dont cette conversation pourrait se dérouler, celle-ci en avait fait partie, mais il ne l’aimait pas. Il y avait un gouffre entre les deux jeunes gens et Alexei avait l'impression qu'aucun moyen ne lui permettrait de le franchir. Il avait envie de dire lui dire qu'il connaissait tout ça, tous les sentiments qu'elle pouvait ressentir, qu'il les connaissait peut-être mieux que lui-même, mais les mots qu'il formulait dans sa tête lui paraissaient vides de sens, inadaptés. Il n'avait jamais été bon à ça, pour réconforter les gens. Il avait envie de s'excuser de son incapacité à la réconforter comme il le faudrait, à la prendre dans ses bras, à l'aider à dormir normalement. Ce n'était pas lui malheureusement. Il y avait des gens bien plus doués pour ça que lui. La Chelsea d'avant par exemple. Lui, il était le fils d'Apollon pas comme les autres, froid, distant, blasé, loin de ses demi-frères et sœurs souriants et lumineux. Les habituels clichés qui parfois sont vrais. Il était l'exception qui confirme la règle. Chelsea aussi maintenant dirait-on. Son regard était posé sur ses pieds nus gelés. Il aimait cette sensation, cette impression de froid uniquement aux pieds qui l'anesthésiait, qui lui donnait l'impression qu'il pourrait faire n'importe quoi sans souffrir. Il aurait bien aimé pouvoir faire de même avec son cœur à de nombreuses reprises. Le geler, ignorer ses sentiments pour vivre normalement. Le silence se prolongea, mi-tendu, mi-paisible. Il n'avait pas envie de briser le silence, il était moins blessant que les mots. Il voulait savoir ce qu'avait vécu Chelsea, l'aider, mais n'avait en même temps pas envie de l'entendre, de voir sa bouche et sa gorge former les mots tant redoutés. Alors il garda la bouche fermée, peu désireux de briser la seule forme de paix qu’il avait depuis des jours. Ses doigts jouaient machinalement avec les cordons de sweat, mais leur nervosité trahissait celle de son corps qui ne demandait qu’à bouger, de son cerveau qui passait d’une pensée à l’autre trop vite. C’était dans sa nature, il ne pouvait lutter contre ça, contre ce besoin impérieux de ne pas rester immobile comme il se forçait à le faire. Il avait bien longtemps essayé de lutter contre des parties de lui, mais, à force s’était rendu à l’évidence : il ne pouvait pas les changer. Son caractère par exemple. C’était plus fort que lui, il n’arrivait pas à faire le premier pas vers Chelsea, même s’il savait à quel point c’était nécessaire, que ça lui ferait peut-être plaisir et que peut-être, oui peut-être, ça la ferait parler. Alors il laissait ses doigts vagabonder un peu partout, gratter le bois, faire des nœuds avec ses cordons, se passer la main dans ses cheveux, vider ses poches, en inspecter le contenu et tout remettre pêle-mêle dedans … Mais le silence lui rongeait les nerfs et finalement, il se leva pour s’aventurer sur la pelouse principale, creusée ici et là par les sorts des Hermès et des Hécates, par des sillons laissés par les roues des chars des bungalows ou par alors jonchée de boucliers ou d’épées en bois. Il avança d’une dizaine de mètres et finit par se retourner, les mains dans les poches vers le perron de son bungalow. Le silence était toujours là, mais la distance qu’il avait instaurée entre lui et sa sœur l’apaisait, chose qu’il trouva particulièrement horrible.


 
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MessageSujet: Re: Parle moi (Chelsea)   Parle moi (Chelsea) EmptyJeu 10 Déc - 20:43

- C'est faux, tu le sais.
Oui, il le savait, parce qu’il l’avait vécu. Parce qu’il le vivait aussi. Dormir, ça ne lui apportait rien à lui et ça n’apporterait sans doute pas grand-chose à Chelsea non plus.
- Toi tu devrais dormir. T'as une sale tête.
Le nombre de fois où on lui avait sorti ça, il ne les comptait même plus, il y était habitué. Mais cette phrase lui rappelait ses coups-durs, encore et encore, qui ne semblaient pas s’arrêter, qui ne voulaient pas le laisser tranquille, qui faisait de sa vie une peur perpétuelle et omniprésente. La dernière fois qu’il avait dormi tranquille, paisible et heureux remontait à loin, bien trop loin. Il n’avait même pas envie d’y penser, de déterminer quelle nuit avait été la dernière vrai nuit. Ca lui rappellerait sans aucun doute ce qu’il avait quitté, ce qu’on lui avait arraché de force, les pseudos sacrifices qu’il avait faits pour rester en vie et l’homme qu’il était alors. Rien de bon à faire remonter à la surface. Il fixa le dos de Chelsea qui était allée s’asseoir sur le perron un petit moment, silencieux. Les deux premiers mots qu’elle avait prononcés tournaient dans sa tête, amers. « Tant pis ». Il avait eu l’impression qu’ils n’étaient pas sortis de sa bouche, mais de celle d’une autre. Il avait l’impression qu’on lui avait pris sa sœur et qu’on lui avait remis une copie triste, morne, pâle. Pas Chelsea quoi … Après de nouvelles secondes qui passèrent lentement, il vint s’asseoir à côté de la blonde, de l’autre côté des escaliers, en silence. Il avait réfléchi à bien des manières dont cette conversation pourrait se dérouler, celle-ci en avait fait partie, mais il ne l’aimait pas. Il y avait un gouffre entre les deux jeunes gens et Alexei avait l'impression qu'aucun moyen ne lui permettrait de le franchir. Il avait envie de dire lui dire qu'il connaissait tout ça, tous les sentiments qu'elle pouvait ressentir, qu'il les connaissait peut-être mieux que lui-même, mais les mots qu'il formulait dans sa tête lui paraissaient vides de sens, inadaptés. Il n'avait jamais été bon à ça, pour réconforter les gens. Il avait envie de s'excuser de son incapacité à la réconforter comme il le faudrait, à la prendre dans ses bras, à l'aider à dormir normalement. Ce n'était pas lui malheureusement. Il y avait des gens bien plus doués pour ça que lui. La Chelsea d'avant par exemple. Lui, il était le fils d'Apollon pas comme les autres, froid, distant, blasé, loin de ses demi-frères et sœurs souriants et lumineux. Les habituels clichés qui parfois sont vrais. Il était l'exception qui confirme la règle. Chelsea aussi maintenant dirait-on. Son regard était posé sur ses pieds nus gelés. Il aimait cette sensation, cette impression de froid uniquement aux pieds qui l'anesthésiait, qui lui donnait l'impression qu'il pourrait faire n'importe quoi sans souffrir. Il aurait bien aimé pouvoir faire de même avec son cœur à de nombreuses reprises. Le geler, ignorer ses sentiments pour vivre normalement. Le silence se prolongea, mi-tendu, mi-paisible. Il n'avait pas envie de briser le silence, il était moins blessant que les mots. Il voulait savoir ce qu'avait vécu Chelsea, l'aider, mais n'avait en même temps pas envie de l'entendre, de voir sa bouche et sa gorge former les mots tant redoutés. Alors il garda la bouche fermée, peu désireux de briser la seule forme de paix qu’il avait depuis des jours. Ses doigts jouaient machinalement avec les cordons de sweat, mais leur nervosité trahissait celle de son corps qui ne demandait qu’à bouger, de son cerveau qui passait d’une pensée à l’autre trop vite. C’était dans sa nature, il ne pouvait lutter contre ça, contre ce besoin impérieux de ne pas rester immobile comme il se forçait à le faire. Il avait bien longtemps essayé de lutter contre des parties de lui, mais, à force s’était rendu à l’évidence : il ne pouvait pas les changer. Son caractère par exemple. C’était plus fort que lui, il n’arrivait pas à faire le premier pas vers Chelsea, même s’il savait à quel point c’était nécessaire, que ça lui ferait peut-être plaisir et que peut-être, oui peut-être, ça la ferait parler. Alors il laissait ses doigts vagabonder un peu partout, gratter le bois, faire des nœuds avec ses cordons, se passer la main dans ses cheveux, vider ses poches, en inspecter le contenu et tout remettre pêle-mêle dedans … Mais le silence lui rongeait les nerfs et finalement, il se leva pour s’aventurer sur la pelouse principale, creusée ici et là par les sorts des Hermès et des Hécates, par des sillons laissés par les roues des chars des bungalows ou par alors jonchée de boucliers ou d’épées en bois. Il avança d’une dizaine de mètres et finit par se retourner, les mains dans les poches vers le perron de son bungalow. Le silence était toujours là, mais la distance qu’il avait instaurée entre lui et sa sœur l’apaisait, chose qu’il trouva particulièrement horrible.


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